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Parité : ces femmes qui fissurent le plafond de verre

À l’occasion du 8 mars 2024, quatre membres du conseil d’administration du CTIP, Agnès Hautin, Olga Konzo N’Dave, Isabelle Sancerni et Marie-Pierre Rousset partagent leur vision de la parité et de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Agnès Hautin

« Depuis des années, l’U2P mène des actions récurrentes pour accroître la mixité dans les professions de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales considérant que le dynamisme de l’économie de proximité repose notamment sur l’entrepreneuriat au féminin. Après une première édition, l’U2P a reconduit en 2022 l’étude sur la place des femmes au sein des entreprises de proximité pour établir un panorama exhaustif. Cette étude va nous permettre d’affiner nos actions en faveur d’une plus grande mixité et d’une plus grande égalité femmes-hommes dans les entreprises de proximité. Elle met également en évidence, édition après édition, la féminisation réelle des métiers. Au sein des organisations membres de l’U2P, la CAPEB s’est saisie également du sujet et considère que, dans un contexte de transition environnementale, la féminisation des métiers du bâtiment reste plus que jamais un sujet à forts enjeux. Les actions menées pour favoriser la mixité restent nécessaires pour lutter contre les a priori. C’est pourquoi, afin de susciter des vocations et déconstruire les stéréotypes, la CAPEB n’a de cesse de multiplier les initiatives. Pour 2024, la CAPEB poursuit ses actions en encourageant la mixité au sein de ses instances de gouvernance. L’idée générale est d’augmenter le nombre de femmes aux responsabilités syndicales et de leur permettre de pouvoir pleinement exercer leurs mandats. À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, la CAPEB a souhaité mettre à l’honneur des femmes élues pour susciter des vocations et inciter le réseau CAPEB à intégrer plus de femmes au sein des instances. L’U2P a diffusé le même jour des capsules de témoignage afin de valoriser la place des femmes dans certains métiers de nos secteurs (CNAMS, CGAD, CAPEB et UNAPL) et mettre en avant des parcours professionnels. »

« Les actions menées pour favoriser la mixité restent nécessaires. »

Agnès Hautin

Agnès Hautin est chargée de mission à la Direction juridique et sociale de la CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment). Depuis 2013, elle est également administratrice du CTIP en tant que représentante de l’U2P.

Olga Konzo N’Dave

« L’adoption d’une charte de la mixité au sein du MEDEF et l’inscription dans sa charte éthique de l’égalité professionnelle, la mixité et la diversité comme « valeurs et principes d’actions partagés » de ses membres, démontrent la volonté du MEDEF d’être exemplaire en matière de parité femmes-hommes. Le bilan 2023 de la charte mixité révèle que la dynamique engagée depuis 2018 porte ses fruits. Concrètement, cela se traduit par une augmentation significative (en moyenne de 30 %) de la part des femmes au sein des instances de gouvernance, ce qui n’est pas neutre. Par ailleurs, le MEDEF affiche un bon score de 87/100 à l’index de l’égalité professionnelle. Ce dernier est le résultat d’une politique des ressources humaines menée depuis plusieurs années en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, et témoigne de l’engagement du MEDEF à poursuivre ses efforts pour réduire les inégalités. »

« La dynamique engagée porte ses fruits. »

Olga Konzo N’Dave

Olga Konzo N’Dave est administratrice du CTIP, représentante MEDEF, depuis 2021. Juriste, elle a débuté sa carrière professionnelle au sein d’une institution de prévoyance et rejoint la Direction protection sociale de l’UIMM en 2021. Elle accompagne le réseau et ses adhérents sur toutes les problématiques qui ont trait à la protection sociale complémentaire et principalement aux questions relatives au nouveau dispositif conventionnel de branche.

Isabelle Sancerni

« Trop souvent, les jeunes femmes s’inscrivent, inconsciemment, dans une forme d’auto-censure. Elles n’osent pas poser une candidature car elles ne maîtrisent pas, à leur sens, 100 % des attendus du poste. J’ai fréquemment été, dans ma carrière, la première femme à occuper certains mandats. Tirer parti de l’expérience des autres et de soi-même, lister ses forces et croire en soi sont les qualités les plus importantes pour se tracer un avenir épanouissant. Ainsi il est possible de relever certains défis. Je n’aurais donc qu’un mot : oser, mais en tenant compte des autres. Concernant l’égalité salariale, les femmes sont souvent plus réticentes à revendiquer une augmentation et espèrent davantage que leur compétence soit spontanément reconnue. Je conseillerais à chacune de se rappeler qu’elle a, elle aussi, quelque chose de valeur à offrir à l’entreprise : ses compétences techniques, son savoir-être, son expertise… Tout cela se valorise et s’objective. »

« Oser, mais en tenant compte des autres. »

Isabelle Sancerini

Isabelle Sancerini est membre du conseil d’administration du CTIP au titre de la Capssa (Caisse de prévoyance du personnel de la Sécurité sociale et assimilés) où elle siège en tant que Présidente du conseil d’administration de la CNAF (Caisse nationale des allocations familiales). Elle représente la CFTC. En outre, elle préside le FPGIP (Fonds paritaire de garantie des institutions de prévoyance).

Marie-Pierre Rousset

« Les obstacles sont parfois associés à des opportunités qu’il faut saisir. J’ai bénéficié de la volonté de la CFDT de faire avancer les femmes, syndicat que j’avais choisi parce que « le » Secrétaire général, lors de mon adhésion, était …Nicole Notat. Lors de mes premiers conseils d’administration, en 2010, nous étions une minorité de femmes : 3 sur 30… Cela me questionnait sur ma légitimité ! Une inversion récente s’est produite, en 2019-2020, sous l’effet de dispositions légales pour assurer la parité dans les conseils. Mais aussi sous l’effet des jeunes générations qui ont compris que les femmes n’ont pas à se sacrifier, qu’elles se sont trop longtemps mis des interdits pour préserver leur vie de famille au détriment de leurs engagements professionnels. Dans les couples aujourd’hui, la répartition des tâches est meilleure. Des efforts ont, aussi, été faits dans les entreprises, par exemple sur les horaires des réunions, afin de permettre de tout concilier. Dans le secteur médico-social et de la santé, où les femmes sont surreprésentées mais peu nombreuses aux postes à responsabilités, la CFDT a aussi poussé au changement. Elle a commencé mais il reste du chemin à faire. La féminisation progresse. Au CTIP, elle a toujours été soutenue. Mais il ne faudrait pas grand-chose pour que la dynamique s’arrête et que l’on revienne en arrière. Nous devons rester vigilantes. »

« Les femmes n’ont pas à se sacrifier. »

Marie-Pierre Rousset

Marie-Pierre Rousset est infirmière, et administratrice du CTIP depuis 2013, représentant la CFDT. Elle est également membre titulaire de la délégation du CTIP au Conseil de l’UNOCAM. En plus de ces responsabilités, elle assume le rôle de vice-présidente du conseil d’administration de la SGAM Malakoff Humanis.

Prévoyance, le magazine du CTIP

Cet article fait partie du numéro 80 de Prévoyance, le magazine trimestriel du CTIP. Il existe en version papier et en version newsletter. S’abonner en cliquant ci-dessous.

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