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Fédérations et professions de santé veulent coopérer sur le tiers-payant et la prévention

Dans l’accord signé début septembre, les trois familles et les Libéraux de Santé (LDS) s’engagent à créer un espace de dialogue et de coconstruction.

L’accord signé lundi 5 septembre dernier entre le CTIP, la Mutualité Française et France Assureurs, d’une part, et les onze principaux syndicats composant les Libéraux de Santé (LDS), d’autre part, marque une avancée inédite de la coopé- ration entre les acteurs du système de santé. Les signataires s’engagent à créer un espace de dialogue pour collaborer sur des enjeux essentiels comme la généralisation du tiers- payant et la prévention. Sur la base de cet accord, les dispositifs d’avance de frais vont pouvoir s’étendre concrètement, les assu- reurs-complémentaires mettant à disposition des professions de santé des solutions tech- niques simplifiées. Ce cadre permettra aussi d’imaginer et de déployer des actions de prévention et de santé publique.

Issu d’une large concertation, cet espace de coconstruction, que des associations d’usagers pourront aussi rejoindre, se fixe des objectifs ambitieux : permettre de prendre toutes les initiatives utiles, en dialogue avec les pouvoirs publics, afin d’identifier des solutions concrètes pour améliorer l’exercice des soins, la santé et la qualité de vie de la population.

Améliorer l’espérance de vie en bonne santé

Les partenaires partagent en effet le même constat : notre système de soins, fondé sur une organisation mixte public – privé, et un système de copaiement entre l’assurance maladie obligatoire et complémentaire, a fait ses preuves. Mais son organisation doit évoluer pour gagner de nouvelles marges de manœuvre et s’adapter à de nouveaux défis sociaux, économiques et climatiques.

D’un côté, la quasi-totalité de la population (96,4 % des 15 ans et plus, selon l’IRDES en 2019) est couverte par une assurance santé complé- mentaire et le reste à charge des dépenses de santé (7 % en 2021, selon la DREES) demeure le plus faible des pays de l’OCDE à l’exception du Luxembourg.

De l’autre, la France ne se situe qu’au 9e rang de l’Union européenne en termes d’espérance de vie en bonne santé, et le nombre de patients souffrant d’affections de longue durée augmente.

La part des dépenses de santé consacrée à la prévention (2 %) reste d’ailleurs en France inférieure à celle de la moyenne de l’Union européenne (3,2 %). Réussir le virage d’un système de santé encore trop exclusivement curatif vers une approche préventive apparaît nécessaire pour garantir l’avenir du système de protection sociale.

Aux côtés du secteur public, pilier essentiel du système de santé, les Libéraux de Santé et les complémentaires santé  souhaitent finalement contribuer à améliorer son efficacité en unissant leurs compétences.

« Cet accord entre professionnels de santé et acteurs de l’assurance complémentaire est un signal fort, montrant que nous sommes prêts à travailler ensemble. Nous nous félicitons que cet espace d’échange soit créé pour nous permettre de simplifier la prise en charge des soins sans reste à payer et sans avance de frais pour les patients » ont ainsi souligné, du côté des trois familles, Denis Laplane et Dominique Bertrand, président et vice-pré- sident du CTIP, Éric Chenut, président de la Mutualité Française et Florence Lustman, présidente de France Assureurs.