Edit Content

« Le dialogue social est le meilleur outil pour relever les défis à venir »

La présidence paritaire du CTIP a été renouvelée en 2023, ses statuts prévoyant une présidence alternée entre collèges salariés et employeurs. Dominique Bertrand (CFTC) a été élu président pour deux ans, tandis que Denis Laplane (Medef) l’a remplacé à la vice-présidence. Entretien à deux voix sur les grands axes du CTIP en 2023.

Entre réforme des retraites, inflation, transferts de charges, etc., l’année est chargée pour les institutions de prévoyance (IP) et groupes de protection sociale. Dans ce contexte, quelles priorités se donne le CTIP, porte-parole des IP ?

Dominique Bertrand : La crise sanitaire l’aura démontré avec force : à travers les efforts qu’elles ont consentis, les IP sont des partenaires incontournables pour les salariés et les entreprises. Aujourd’hui, elles font face à de multiples changements qui les impactent, ainsi que les acteurs économiques qu’elles protègent. C’est la raison pour laquelle le CTIP veut porter une voix constructive, au bénéfice des salariés et des entreprises : celle de la prévention. Les IP développent depuis plusieurs années des actions de tous types dans ce domaine, adaptées aux besoins spécifiques des populations ou professions concernées. Dès 2022, le conseil d’administration du CTIP s’est fixé parmi ses objectifs prioritaires : la promotion et le développement des actions de prévention des IP. Cet axe est plus que jamais à l’ordre du jour : il s’agit de favoriser le maintien dans l’emploi des actifs les plus âgés, une population particulièrement fragile, car davantage concernée par les affections longues et la situation d’aidants.

Quels messages le CTIP peut-il porter dans l’environnement économique et social actuel, marqué par de nombreuses incertitudes ?

Denis Laplane : Le modèle des IP, celui du paritarisme, du collectif et du non-lucratif, fait preuve depuis plus de 70 ans d’une efficacité et d’une résilience à toute épreuve, en s’adaptant aux évolutions du monde du travail et aux crises. Il est essentiel que ce modèle vertueux perdure. Le CTIP doit continuer à en faire la pédagogie et la promotion. Les atouts du contrat collectif géré par les IP demeurent mal connus. Selon les années, les IP redistribuent en moyenne entre 85 € et 90 € de prestations pour 100 € de cotisations, soit le taux de redistribution le plus élevé du marché. Pour les entreprises comme pour les salariés, une telle protection sociale complémentaire, au coût le plus ajusté, est un véritable atout.

Quelles perspectives à court ou moyen terme voyez-vous pour le dialogue social ?

D.B. et D.L. : Au CTIP, nous sommes convaincus que le dialogue social est le meilleur outil pour relever les défis liés aux mutations démographiques, climatiques et sociétales en cours. Il a encore dernièrement prouvé sa vitalité à travers l’accord sur le partage de la valeur. De même, une récente étude du CTIP a montré que 200 branches sur 250 ont signé un accord en prévoyance et qu’ainsi 80 % des salariés du secteur privé sont protégés par des garanties pensées par les partenaires sociaux. Souvent critiqués, les corps intermédiaires sont en fait des bâtisseurs de solutions efficaces adaptées à tous. Les garanties proposées par les IP en sont le parfait exemple.