Ainsi seuls 8 % des salariés européens (4 % des salariés français) disent avoir une connaissance précise du dialogue social à l’échelle de l’Europe ; 58 % des salariés français déclarent même « n’avoir aucune idée de ce dont il s’agit ». Interrogés dans le détail sur les droits couverts par les accords européens, les salariés sont à peine plus de la moitié à savoir qu’ils couvrent la durée maximale du travail et les congés parentaux. Et, seul un tiers connaissent leurs droits en matière de télétravail et de lutte contre le stress au travail.
Le dialogue social européen n’a pas fait ses preuves pour tous les salariés
Par ailleurs le dialogue social européen n’a pas fait ses preuves pour tous les salariés. Si 66 % estiment qu’il est utile pour améliorer les conditions de travail, 52 % s’interrogent sur son dynamisme et 50 % sur sa capacité à être proche des préoccupations des salariés. Aussi, les salariés allemands (59 %) et français (58 %) privilégient le dialogue social national.
La perception du dialogue social au niveau national diffère entre les salariés européens. Les salariés italiens (71%), espagnols (74%), anglais (78%) et surtout allemands (83%) sont nettement plus satisfaits de la qualité du dialogue social dans leur entreprise ; alors que les salariés français, ne sont que 61 % à le juger bon et estiment à 53 % qu’il se dégrade. Ce chiffre est toutefois en contradiction avec le rapport annuel de la Dares de 2017, qui indique que les accords d’entreprise issus de ce dialogue ont augmenté de 15 %.
Au-delà de leur propre entreprise, les salariés français pointent un environnement défavorable au dialogue social. Ils ne sont pas les seuls, comme les Espagnols (65 %) ou encore les Italiens (72 %), deux salariés français sur trois jugent que leur pays ne favorise pas le dialogue social. A contrario, les salariés allemands (56 %) et anglais (59 %) affirment que leur pays met en place les conditions nécessaires à un bon dialogue social.
Le modèle de la Suède
Mais il existe un modèle encore meilleur selon les salariés européens. La Suède est selon les Français (42 %), les Italiens (42 %) et les Espagnols (48 %) le pays dans lequel le dialogue social est le plus efficace. Les salariés allemands et anglais placent quant à eux leurs systèmes respectifs en tête.
Méthodologie – Sondage réalisé par l’Institut Odoxa pour le groupe Humanis sur un échantillon représentatif de salariés Français interrogés par Internet du 20 au 23 août 2017 et sur un échantillon de salariés allemands, anglais, espagnols et italiens interrogés par Internet du 29 août au 14 septembre 2017. Au global, 4 258 salariés européens ont été interrogés : 1 049 salariés Français représentatifs des salariés français âgés de 18 ans et plus ; 801 salariés allemands, 802 salariés anglais, 801 salariés espagnols, 805 salariés italiens représentatifs de la population de salariés dans chacun de ces pays.
Consultez le communiqué de presse sur l’étude Humanis-Odoxa
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